Jean MOULIN, fils d'un professeur qui sera, en 1913, élu conseiller général radical-socialiste, est né le 20 juin 1899 à Béziers.
Après des études secondaires à Béziers, il s'inscrit en 1917 à la faculté de droit de Montpellier. Mobilisé en avril 1918, l'armistice du 11 novembre 1918 lui évite de monter au front et est démobilisé en novembre 1919.
Entré avant son incorporation au cabinet du Préfet de l'Hérault, il reprend son poste le 4 novembre et est nommé chef-adjoint du cabinet. Le 6 février 1922, il devient chef de cabinet du Préfet de Savoie puis, de 1925 à 1930, il va être sous-préfet d'Albertville, et, en 1930, il est nommé sous-préfet de 2ème classe à Châteaulin (Finistère).
En décembre 1932, Pierre Cot, député de Savoie, sous-secrétaire d'État aux affaires étrangères, le nomme chef-adjoint de son cabinet. Fin janvier 1933, il est chef de cabinet de Pierre Cot, devenu Ministre de l'Air et est nommé parallèlement sous-préfet de Thonon-les-Bains.
Promu sous-préfet de 1ère classe, il est nommé à Montargis avant d'être rattaché à la Préfecture de la Seine. Pierre Cot ayant quitté le gouvernement le 7 février 1934, Jean Moulin devient secrétaire général de la Préfecture de la Somme.
Pierre Cot, redevenu Ministre de l'Air en juin 1936 après la victoire du Front Populaire, fait appel à Jean Moulin pour diriger son cabinet. A ce poste, il apportera son aide à la République espagnole ayant à faire face à l'insurrection franquiste.
Nommé en janvier 1937 préfet de l'Aveyron, Jean Moulin, Pierre Cot ayant quitté le gouvernement le 14 janvier 1938, ne rejoindra de fait son poste que le 1er juin suivant. Il restera dans l'Aveyron jusqu'au début 1939, étant nommé Préfet d'Eure-et-Loir ; il arrivera à Chartres le 21 février.
Et c'est à Chartres, étant resté à son poste lors de l'invasion allemande, qu'il refusera le 17 juin 1940, la demande des Allemands d'imputer à des soldats sénégalais la mort de victimes de bombardements. Arrêté par eux, torturé, il tente de se suicider pour ne pas leur céder et est sauvé de justesse.
Cette attitude courageuse ne l'empêchera pas d'être révoqué par l'administration pétainiste le 2 novembre 1940, pour ses opinions de gauche.
Dès lors, Jean Moulin entre en Résistance. Ayant pris contact avec plusieurs mouvements de Résistance qui se sont créés en zone Sud et Nord, il se rend de début septembre à fin décembre 1941 à Londres auprès du général de Gaulle, qui en fait son délégué civil et militaire en zone Sud.
Après un second séjour à Londres début 1943, fait Compagnon de la Libération, Jean Moulin va être l'architecte de l'unification de la Résistance sous l'autorité du général de Gaulle par la création le 27 mai 1943 du Conseil National de la Résistance.
Arrêté le 21 juin 1943 à Caluire par la Gestapo, torturé, il meurt le 8 juillet 1943 dans le train le déportant en Allemagne.
Général de brigade à titre posthume, Jean Moulin sera promu général de division en novembre 1946.